5 choses à savoir sur l'agriculture régénérative
Dernière mise à jour : 9 avr. 2022

Dans un but de développement durable, l'agriculture de régénération croît en France.
Les centres et formations pour cultiver le sol différemment, d'une manière plus respectueuse de l'environnement, se multiplient et attirent de plus en plus de monde.
Nous allons donc expliquer aujourd'hui en quoi cela consiste, pourquoi cela est extrêmement important et comment faire pour soutenir ces initiatives à votre échelle de consommateur.
1. Origine et fondement
L'idée de "régénération" de l'agriculture est extrêmement ancienne malgré le fait que cette notion connaisse un regain d'intérêt depuis quelques années.
C'est à la fin des années 1970 dans la littérature agronomique aux Etats-Unis que la présence de ce terme a été constatée pour la première fois.
Le but est de corriger les défaillances de l'agriculture "conventionnelle" où l'usage de pesticides et du labour se révèle parfois contre-productif.
Ce type d'agriculture là finit en effet souvent par abîmer les sols et c'est pour cela que l'agriculture régénératrice apparaît comme une solution toute trouvée pour le futur et pour le maintien des rendements à long terme.
Avec le dérèglement climatique, il y a de plus en plus d'exploitations qui se retrouvent menacées et il faut donc trouver différentes solutions pour lutter contre cela.
En somme, l’agriculture régénératrice (ou régénérative) correspond à un ensemble de pratiques agricoles qui ont pour objectifs de préserver la biodiversité et d'améliorer les rendements.
L’agriculture conventionnelle peut être concernée par l'agriculture régénérative au même titre que l'agriculture biologique mais une diminution de l'utilisation des pesticides est tout de même rédhibitoire.
Ce type d'agriculture est donc une aubaine pour les agriculteurs qui utilisent un système conventionnel et qui veulent se convertir en bio.

Ce système agricole, doit, s'il est bien pratiqué, enrichir la terre de vie et d’humus tout en faisant augmenter le taux de matière organique.
L'agriculture régénérative améliore en effet la fertilité et la productivité car elle stocke du carbone dans les sols et la végétation (plantes, haies, arbres, ….).
Cela permet évidemment d'inverser les tendances actuelles d'accumulation atmosphérique du CO2 et de réchauffement climatique puisque les arbres sont capables d'absorber du CO2.
Les exploitations se retrouvent alors plus résistantes face aux maladies et aux aléas climatiques, ce qui permet de préserver les rendements.
2. Définition
De manière concrète, ce type d'agriculture imite la prairie naturelle où le sol reste toujours couvert d’une végétation diversifiée, c'est cela qui permet de restaurer les sols dégradés.
Les plantes jouent un rôle très important dans l'agriculture régénérative car leurs relations symbiotiques rendent cette manière de cultiver la terre plus performante sur les plans agronomiques et économiques.
Il y a donc à ce niveau là un rapprochement avec la permaculture, d'autant que ces deux systèmes permettent d'économiser des ressources, ce qui devient de plus en plus important.
L'agriculture régénérative s'inspire de la permaculture mais aussi de tous les autres courants agro-écologiques qui sont utilisés aux quatre coins du monde et qui ont prouvé leur efficacité.
La grande spécificité de l'agriculture régénératrice est qu'il n'y a aucun labour qui est utilisé car on sait aujourd'hui que cette technique finit quasiment inéluctablement par détruire les sols.
Le labour a pour effet de briser les agrégats et les formations fongiques du sol, en incorporant de l’oxygène au sol et en augmentant la respiration des micro-organismes et l’émission de CO2 (d'où l'importance de la verdure pour absorber le CO2).

Les problèmes initiaux qui rendent judicieuse l'utilisation de l'agriculture régénératrice sont donc à peu de choses près toujours les mêmes, mais ce n'est pas le cas pour les solutions.
Il faut bien se rappeler que chaque sol renferme un écosystème unique qui a ses particularités propres, il est donc forcément impossible d'avoir une solution générique.
Chacun est donc un petit peu libre de faire ce qu'il veut à partir du moment où il évite la perturbation des sols.
Cela pose d'ailleurs quelques problèmes, comme on l'expliquera à la fin de l'article.
Il y a tout de même trois principes qu'il faut en théorie respecter.
Il faut éviter de labourer comme on l'a dit précédemment, avoir une diversité de plantes sur l'exploitation qui communiquent entre elles plutôt que des rangs plantés en monoculture et enfin couvrir le sol tout au long de l'année avec des plantes, des cultures ou des arbres.
3. Quelles sont les méthodes ?
On a déjà commencé à évoquer les méthodes utilisées en agriculture régénératrice mais on va rentrer un peu plus dans le détail dans cette partie de l'article.
Nous ne pourrons bien sûr pas parler de toutes les méthodes de manière exhaustive mais nous allons parler des plus connues.
On retrouve par exemple sur beaucoup d'exploitations qui utilisent l'agriculture régénérative la mise en place de cultures de couverture et intercalaires, la rotation des cultures et l'application de compost servent elles à augmenter biologiquement la fertilité des sols.
Il y a également très souvent des dispositifs anti-érosion tels que les haies vives, digues filtrantes et micro-barrages. Cela permet une meilleure gestion des eaux pluviales et l’entretien des nappes phréatiques.
La restauration de la flore bactérienne est elle aussi plébiscitée pour favoriser le maintien de la biodiversité et la résilience des sols.