5 choses à savoir sur l'alcoolorexie
Dernière mise à jour : 21 avr. 2022

En France, les associations et centres contre ce régime se multiplient.
La définition de ce régime est une perte de poids cyclique qui est due à une réduction des repas combinée à une forte consommation d'alcool.
Ce fléau touche principalement les femmes, qui "doivent" faire plus attention à leur ligne que les hommes selon les diktats de la société mais il y a également de plus en plus de cas masculins qui sont recensés.
Faisons donc un point aujourd'hui pour vous informer sur ce phénomène dangereux ou vous aider à en sortir.
1. Définition
On l'a expliqué rapidement en intro, manger moins pour être ivre plus rapidement et ne pas ingérer trop de calories, c'est à cela que se résume l'alcoolorexie.
Il y a aussi parfois une tendance boulimique dans l'alcoolorexie, les personnes concernées mangent en grande quantité sous l'effet de l'alcool et se font ensuite vomir pour ne pas stocker les calories.
Ce concept vient encore une fois du monde anglo-saxon (alcoolorexie est la traduction française de drunkorexia en anglais).
L'alcoolorexie est également appelée parfois ébriorexie.
Ce phénomène touche principalement les jeunes femmes (moins de 30 ans).
En plus de ne pas vouloir cumuler les calories de l'alcool et celles de la nourriture et de vouloir être saoul plus vite, certaines de ces jeunes femmes sautent des repas dans le but d'économiser de l'argent pour acheter de l'alcool.
2. Le phénomène est-il répandu ?

Une étude publiée dans la revue Australian Psychologist a tiré la sonnette d'alarme en 2016 car on pouvait y lire que quasiment 60 % des étudiantes australiennes avaient déjà sauté des repas pour ressentir plus rapidement les effets de l'alcool.
Une étude préalable, publiée fin 2011 par l’université du Missouri, inquiétait déjà les spécialistes car elle révélait qu' "une étudiante américaine sur six saute le repas avant de sortir en soirée".
En France, le phénomène est également de plus en plus courant.
3. Quels sont les risques ?
L'alcoolorexie n'est pas médicalement reconnue, il n'y a donc pas de symptômes officiels.
Le premier risque est cependant très simple : devenir alcoolique. L'alcoolorexie implique en effet de boire une très grande quantité d'alcool, l'alcool étant extrêmement addictif, boire de cette manière peut avoir des conséquences effroyables à long terme.
Le simple fait que l'alcool remplace quelque chose dans votre vie (ici la nourriture) est inquiétant.
Quand l'alcool prend une telle place dans la vie d'un individu, il y a un réel risque de sombrer et de ne plus pouvoir vivre sans.
On savait déjà qu'une forte consommation d'alcool causait des dommages au cerveau, ce que les scientifiques ont démontré récemment, c'est que si on est en plus à jeun, le cerveau, en situation d'hypoglycémie, est encore plus vulnérable et les comas éthyliques sont plus fréquents et plus graves.

Les dommages au niveau du cerveau inquiètent réellement les scientifiques car l'alcoolorexie touche une partie non négligeables de jeunes.
Or, ces dernièr(e)s sont particulièrement vulnérables, car le cerveau continue de se développer jusqu'à 25-30 ans.
Les dommages peuvent donc les suivre jusqu'à la fin de leur vie, il n'y a même pas besoin de répéter les épisodes d'ivresse, un seul "binge-drinking", à jeun ou non, provoque des effets neurotoxiques.
Boire en ayant le ventre vide expose également à un risque d'intoxication alcoolique.
Les symptômes de cette intoxication sont la confusion, les vomissements et les malaises.
Il y a aussi un risque de problèmes cognitifs à court et long terme, (difficultés à se concentrer, perte de mémoire...).
Les effets de l'alcool à jeun sont trois fois plus toxiques que lorsque l'on a mangé.
Etant donné que les personnes qui pratiquent l'alcoolorexie mangent moins, il y a forcément des risques de carences.
Vitamines, minéraux, protéines et glucides risquent de manquer à un moment donné et les conséquences sont terribles (perte d'énergie, dépression, affaiblissement du système immunitaire...)
Enfin, comme toute consommation d'alcool abusive, l'alcoolorexie augmente le risque de développer une maladie du foie ou du cœur à long terme et les risques d'accidents de la route, de comportements agressifs et dangereux et de conduite sexuelle inadaptée à court terme.
Le fait que ce soit principalement des femmes qui pratiquent l'alcoolorexie est particulièrement préoccupant car elles sont davantage exposées aux problèmes de santé liés à l’abus d’alcool que les hommes.

En effet, elles ne métabolisent pas l'alcool aussi efficacement que les hommes car il y a moins d’eau dans leur corps.
Elles possèdent également plus de tissus adipeux dans leur organisme, ce qui fait que l'alcool se stocke plus facilement dans ces tissus graisseux.