Comment (et pourquoi) recycler les déchets électroniques à Paris ?
Dernière mise à jour : 22 avr. 2022

Les équipes de recyclage et de collection des déchets électriques (DEEE) ont un grand travail à faire en France.
Il y a beaucoup de détournements au niveau de la gestion de ces déchets qui peuvent s'avérer très précieux.
Nous allons donc vous expliquer en détail aujourd'hui quelles sont les bonnes pratiques à adopter et ce que vous pouvez faire à votre échelle pour changer les choses.
Situation actuelle en chiffres
Téléphones, ordinateurs, produits d'électro-ménagers... tous nos appareils électroniques ont un impact environnemental et social lourdement négatif.
De leur conception, à leur utilisation jusqu'à leur non-recyclage, toutes les étapes du cycle de vie causent des dégâts.
Selon un rapport de l'ONU, la population mondiale a généré en 2019 (avant le covid) 53,6 millions de tonnes de déchets d'équipements électriques et électroniques.
C'est l'équivalent de plus de 38 millions de voitures.
Le nombre de déchets a connu une progression de 21% sur les cinq dernières années, il n'y a que 17,4% des équipements ont été recyclés.
C'est bien évidemment l'Asie (puisque c'est le continent qui compte le plus d'habitants) qui arrive en tête du classement des continents produisant le plus de débris, avec 24,9 millions de tonnes de DEEE.
Il y a ensuite l'Amérique avec 13,1 millions de tonnes, l'Europe avec 12 millions de tonnes, l'Afrique avec 2,9 millions et enfin l'Océanie avec 0,7 millions.
Si l'on rapporte ces chiffres au nombre d'habitants par continents, on se retrouve avec 5,5 kg par habitant en Asie, 16 kg par habitant en Europe, 13 kg par habitant en Amérique, 2,5 kg par habitant en Afrique et 16 kg en Océanie.
Une preuve de plus que la révolution industrielle qui a amené à une prolifération incontrôlable des équipements en Occident a fait de sérieux ravages.

À elle seule, la France a produit 1,362 million de déchets, ce qui équivaut à une moyenne de 21 kilos par personne, la moyenne mondiale, est de 7,3 kilos.
L'Europe a tout de même le mérite de recycler 42,5% de ses DEEE, les autres continents stagnent entre 1 et 12%.
Ceci étant dit, le problème est mondial et les conséquences touchent tout le monde.
Quelles sont les conséquences environnementales ?
Vous vous doutez bien que tous ces chiffres ébouriffants cachent des choses peu reluisantes d'un point de vue écologique.
Si les déchets ne sont pas collectés, ces équipements s'accumulent dans l'environnement, et causent une pollution invraisemblable.
Cette pollution est due aux caractéristiques techniques de ces appareils.
Les composants d'échange de température, que l'on trouve par exemple dans les réfrigérateurs et les climatiseurs, libèrent lentement des gaz à effet de serre et contribuent de cette manière au réchauffement climatique.
Quasiment 100 millions de tonnes de CO2 s'échappent des parcs à ferraille chaque année, l'équivalent de 750 000 km en voiture.
La bonne nouvelle, c'est que le recyclage peut en partie régler ce problème, les 17,4 % de déchets électroniques qui ont été correctement collectés et recyclés en 2019, ont permis d'éviter le rejet de 15 millions de tonnes d’équivalents CO2 dans l'environnement.
Toutefois, les problèmes environnementaux ne concerne pas que les émissions de CO2.
Au Canada, deux études d’Environnement Canada publiées en 2003 alertaient déjà sur le fait que 140 000 tonnes de matériel électronique étaient dirigées vers des sites d’enfouissement canadiens chaque année.

Ce matériel électronique contaminait graduellement les sols et les nappes phréatiques.
Des sols et des nappes phréatiques contaminées, ce sont des vrais risques pour la santé, notamment à travers l'eau courante et les cultures qui peuvent se retrouvées contaminées elles aussi.
Les risques sanitaires, c'est un autre grand aspect des déchets électroniques que l'on va tout de suite explorer en détail.
Des effets sur la santé à ne pas négliger
Les déchets électroniques nous mettent déjà en danger à cause de leur impact sur l'environnement, mais ils peuvent aussi attaquer notre santé de manière direct. Les habitants des quartiers et résidences qui se trouvent près des décharges sont en effet exposés au mercure.
Cet élément trace métallique (métal lourd), qui se trouve notamment dans les écrans d'ordinateur ou les éclairages fluorescents, peut s'avérer extrêmement nocif.
Lésions cérébrales, effets corrosifs sur les yeux et la peau... il vaut mieux ne pas y être trop exposé.
Le mercure n'est pas le seul métal qui peut vous mettre en danger, des études ont montré que ces déchets électroniques contenaient environ 4 750 tonnes de plomb.
Le plomb a des effets néfastes sur notre système neurologique et peut provoquer de l'anémie, c'est à cela que l'on doit penser lorsque l'on voit des appareils électroniques bêtement jetés dans la rue.
Selon le rapport de l'OMS intitulé "Les enfants et les décharges de déchets électroniques", près de 13 millions de femmes travaillent dans le secteur informel des déchets dans les pays de voie de développement.
