top of page

Faut-il s'inquiéter à cause du microplastique dans l'eau du robinet ?

Dernière mise à jour : 26 mai 2022


amas de déchets en plastique qui polluent une source d'eau

Comment faire pour filtrer l'eau ?

La taille de ces microplastiques est petite mais ils sont présents dans l'eau en bouteille, les graphiques établis par les scientifiques le montrent.


Dans l'eau du robinet, ils sont étonnamment présents en quantité plus restreinte mais ils sont présents aussi.

Nous allons donc voir aujourd'hui ce qui explique la présence de ces microplastiques et comment faire pour éviter qu'ils ne mettent en danger notre santé...


Qu'est-ce que les microplastiques et d'où viennent-ils ?

Les microplastiques désignent une large gamme de particules, il y a différentes compositions chimiques, différentes tailles (entre un micron (un millième de millimètre) et 5 mm), différentes formes, différentes couleurs...

Il y a aussi les nanoplastiques, qui sont mille fois plus petits en moyenne que les microplastiques, nous en reparlerons.


Ce sont donc des fragments d'objets en plastique (bouteilles, emballages, objets jetés...) ou de microbilles de plastique qui sont utilisées dans l'industrie et dans les cosmétiques depuis un certain temps.

Ils peuvent aussi venir des fibres synthétiques que l'on retrouve dans les boues d'épuration qui sont épandues sur les sols.


Le plastique est présent dans la plupart des chaînes de production et dans notre consommation à travers les emballages, il n'est pas étonnant que nous en finissions par en ingérer.

Ces billes et débris se retrouvent dans l’eau potable à la suite de l’écoulement des eaux de surface et des effluents d’eaux usées (traitées ou non), une seule lessive en machine peut diffuser jusqu'à 700.000 fibres dans l'environnement selon les estimations.

femme en train de verser un bouchon de lessive dans sa machine à laver

Le débordement des égouts qui peuvent contenir des effluents industriels et des déchets plastiques dégradés participent aussi à cette arrivée des microplastiques dans l'eau.

Il faut ajouter à tout cela les particules de plastique présentes dans l’atmosphère qui s'échouent dans l'eau.


Une équipe de recherche a découvert en 2014 que des microplastiques tombent de l'air à Paris.

Il y a, selon leurs estimations, 3 à 10 tonnes par an de fibres qui tombent sur l'agglomération parisienne et ces particules sont aussi présentes dans l'atmosphère dans les habitations.


Paris n'est pas la seule ville concernée, les spécialistes de la question pensent que les lacs et autres sources aquatiques sont également contaminées par les microplastiques présents dans l'atmosphère.

Certaines études suggèrent également que des particules de plastique peuvent aussi venir des systèmes de production et de distribution de l’eau potable ou de la mise en bouteille, ce qui expliquerait que l'eau en bouteille soit encore plus contaminée que l'eau du robinet.


Ces études ont été compilés dans un rapport de l’Organisation mondiale de la santé dont on reparlera dans la suite de l'article.

L'eau que nous buvons, qu'elles soient du robinet ou en bouteille, est donc polluée par des milliers de micro-particules de plastique.

A quel point l'ingestion de microplatiques est risquée ?

A en croire l'OMS, l'ingestion de microplastiques dans les quantités où nous y sommes exposés ne représente aucun risque significatif pour la santé.

L'organisation a en effet publié un rapport après avoir analysé le risque d'ingestion de particules de taille supérieure à 150 microns.

jeune fille blonde avec un t-shirt blanc boit un verre d'eau

Les risques chimiques et les risques dus à la présence de bactéries agglomérées (biofilm) transportées par ces particules ont été étudiés.

L'organisme se base sur les connaissances actuelles sur le sujet, qu'elle qualifie de "limitées" pour arriver à cette conclusion.


Plus inquiétant, l'organisme estime que l'absorption de très petites particules de microplastiques, notamment de nanoparticules que nous évoquions au début de l'article est plus risquée. «C’est le domaine dans lequel on a le moins d’informations», selon Jennifer De France, Technical Officer à l’OMS dans des propos recueillis par le média suisse Le Matin en 2019.


«Des mesures effectuées en laboratoire sur des organismes marins suggèrent que ces particules pourraient passer au travers de la paroi du tube digestif et être transportées ailleurs dans l’organisme, notamment dans le sang et les muscles.

Mais on ne sait pas si elles sont toxiques», précise Florian Breider, chimiste environnemental au Laboratoire central environnemental de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL).


Le docteur Anne-Marie Mahon, de l’institut de technologie de Galway-Maho estime dans des propos recueillis par l'Obs que "si les fibres sont là, il est possible qu'il y ait aussi des nanoparticules que nous ne pouvons mesurer.

Une fois qu'elles sont à l'échelle nanométrique, elles peuvent pénétrer dans une cellule, et cela veut dire qu'elles peuvent s'introduire dans les organes, et cela serait préoccupant".


Il y a une énorme diversité de molécules qui constitue les matières plastiques et les microplastiques, toutes ne sont pas étudiées certaines d’entre elles pourraient donc se révéler dangereuses un jour sans que les scientifiques l'aient anticipé.

petites billes en plastique sur le sable blanc sur une plage

Les plastiques sont en théorie des matériaux inertes qui ne réagissent pas chimiquement mais certains matériaux au départ sans danger peuvent changer de propriétés une fois à l’état nanométrique et devenir toxiques.

Le rapport mentionne des travaux menés sur des rats et des souris qui amènent à la suspicion d'effets néfastes des microplastiques sur l'organisme.


Ces effets néfastes concernent par exemple une altération du m