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La croissance verte, un mythe ? (énergie, économie...)

Dernière mise à jour : 9 juin 2022


homme pousse un géant téléphone qui affiche des chiffres et un camembert avec des plantes derrière

La loi relative à la transition énergétique, le développement durable des territoires... les initiatives pour changer l'économie et l'énergie (plutôt la gestion de celle-ci) tout en prenant en compte les préoccupations sociales se multiplient sans qu'un réel changement soit visible.

Est-il donc possible de vivre autrement ?

Est-ce que la croissance verte est vraiment la solution ? Tout est-il déjà perdu ?

Nous allons essayer de répondre à ces questions aujourd'hui.


Qu'est-ce que la croissance verte ?

D'après l' OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) :

"La croissance verte signifie favoriser la croissance économique et le développement, tout en veillant à ce que les actifs naturels continuent de fournir les ressources et les services environnementaux sur lesquels repose notre bien-être."


En clair, la croissance verte a pour but de créer plus de richesse tout en arrêtant d'épuiser les ressources naturelles et de détruire les différents écosystèmes.

En 1992, la conférence des Nations unies sur l’environnement et le développement, plus connue sous le nom de sommet de la Terre de Rio, s’est tenue dans la ville brésilienne.


Les représentants de 189 pays se sont réunis à cette conférence et ont adopté un texte fondateur de 27 principes, intitulé "Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement".

C'est à ce moment là que la notion de développement durable s'est popularisée.


Selon ce texte, la définition du développement durable est la suivante :

"Les êtres humains sont au centre des préoccupations relatives au développement durable. Ils ont droit à une vie saine et productive en harmonie avec la nature" (principe 1) et

"Pour parvenir à un développement durable, la protection de l'environnement doit faire partie intégrante du processus de développement et ne peut être considéré isolément" (principe 4).

Homme en train de marcher sur des troncs d'arbres en pleine nature

Ainsi, il y a quasiment 30 ans, tous les dirigeants du monde ou presque se sont engagés à mettre la protection de l'environnement au centre de leurs préoccupations tout en continuant les processus de "développement" qui étaient déjà en cours.

Cependant, la production de masse qui a eu lieu pendant les trois dernières décennies et qui continuent aujourd'hui ne fait qu'accentuer les nombreuses catastrophes écologiques à travers le monde et les inégalités sociales continuent de se creuser.


La croissance verte est donc présentée aujourd'hui comme la solution qui doit permettre de créer toujours plus de richesse en limitant les dégâts environnementaux, ce qui n'arrive pas à être fait depuis 30 ans. L’investissement et l’innovation sont mis en avant pour permettre à cette nouvelle forme de croissance d'exister.

La croissance verte n'est donc pas censée se substituer au développement durable mais plutôt être un outil qui permet d'arriver à ce développement.

Un modèle économique qui se veut vert ne peut être crédible sans une réduction significative des émissions de gaz à effet de serre.


C'est la raison pour laquelle la notion de transition énergétique est souvent accolé à la croissance verte.

Réduire, voire supprimer notre consommation d’énergies fossiles pour privilégier des énergies renouvelables est un des piliers de la croissance verte.

ouvriers en train d'installer des panneaux solaires sur le toit d'une maison en pleine nature

Au-delà de ça, d'après l’OCDE toujours, les politiques de croissance verte doivent inclure :

· l’optimisation de la productivité pour réduire l’utilisation des ressources naturelles, la consommation d’énergie et la production de déchets;

· un renforcement de la confiance des investisseurs grâce à une politique environnementale clairement définie;

· l’ouverture de nouveaux marchés par une stimulation de la demande de produits, services et technologiques écologiques;

· la réduction des risques de crise économique provoquée par la réduction des ressources de matières premières, ainsi que d’impacts environnementaux préjudiciables et potentiellement irréversibles.


Les notions d'"investissement" et de "marchés" sont donc au centre de ces politiques.

On comprend donc que la croissance verte a pour but de faire fonctionner l'économie tout en limitant les dégâts écologiques, sans que l'on sache de manière claire et précise comment cela est réalisable.


Pour apporter un peu plus de détail, l’OCDE a publié en mai 2011 sa Stratégie pour une croissance verte à l’intention des Chefs d’État et Ministres de plus de quarante pays.

"Ces derniers l’ont accueillie favorablement en considérant qu’il s’agissait d’un outil utile pour élargir la croissance économique et la création d’emplois par une utilisation plus durable des ressources naturelles, des gains d’efficience dans la consommation d’énergie et la valorisation des services écosystémiques." selon l’OCDE.


Cependant, dix ans plus tard, force est de constater que cela n'a pas eu un grand effet.

Les économies ne sont en aucun cas plus "vertes" et certains états (comme la France) se font même condamner par les tribunaux pour "inaction climatique".

femme politique entourée de deux hommes en train de donner une conférence

Les différents gouvernements n'ont en effet pas fait ce qu'il fallait pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et on sait aujourd'hui que les conséquences néfastes du dérèglement climatique vont inéluctablement affecter l'humanité dans un futur proche (c'est en fait déjà le cas dans plusieurs régions du monde).


On peut donc se demander si la stratégie qui a été mise en place par l'OCDE était la bonne.

Par définition "La croissance économique désigne la variation positive de la production de biens et de services dans une économie su