La vitamine C, efficace contre le cancer (prostate, sein...) ?
Dernière mise à jour : 28 avr. 2022

Une pétition pour les traitements à base d'injection en intraveineuse de vitamine C ou de cure liposomale à haute dose avait eu du succès au Canada il y a quelques années.
Il faut dire que l'on prête à cette vitamine monts et merveilles depuis un moment et que la recherche permet de découvrir de plus en plus de choses sur le traitement du cancer.
Nous allons donc vous aider à démêler le vrai du faux aujourd'hui...
Vitamine C et jeûne, le remède miracle ?
Une équipe de chercheurs de l’Université de Californie du Sud (USC) et de l'IFOM Cancer Institute (Milan) affirme que le jeûne associé à la vitamine C est efficace comme traitement d'appoint des cancers difficiles à traiter.
Cela se base sur une étude pré-clinique menée sur des souris qui demande encore confirmation, mais les résultats, publiés dans la revue Nature Communications, suggèrent bien qu'un régime de type jeûne peut accompagner le traitement de certains types de cancer, en particulier lorsque l'on y rajoute une supplémentation en vitamine C.
Cela est dû au fait que l'association jeûne-vitamine C retarde la progression tumorale, notamment chez plusieurs modèles murins de cancer colorectal.
Chez certaines souris, cette thérapie permet une régression de la maladie, sans aucun traitement en support.
Le Dr Valter Longo, directeur de l'USC Longevity Institute de l'USC, s'est même targué d'avoir "pour la première fois démontré comment une intervention totalement non médicamenteuse et non toxique peut traiter efficacement un cancer agressif".
La vitamine C est parmi les antioxydants les plus efficaces, ce n'est donc pas étonnant qu'elle suscite l'intérêt dans la lutte contre le cancer.
Les antioxydants sont des molécules qui comme leur nom l'indique ralentissent l’oxydation.
L'oxydation, c'est le phénomène naturel de vieillissement des cellules.

Les radicaux libres sont eux des molécules contenant du dioxygène qui sont impliquées dans des réactions chimiques qui font partie de la vie cellulaire.
Le problème est qu'en excès, ils sont néfastes pour l’organisme et peuvent altérer le fonctionnement normal des cellules.
Ces radicaux libres apparaissent notamment à cause de la cigarette, de l'alcool, de la pollution, d'une mauvaise alimentation...
Ils s’attaquent aux tissus graisseux, aux glucides, aux lipides, aux protéines, à l’ADN et à tous les composants de l’organisme.
Votre système immunitaire se retrouve alors affaibli et le corps n'a plus les moyens nécessaires pour se défendre.
En plus du cancer, les radicaux libres sont connus pour jouer un rôle dans le processus de vieillissement.
Ils sont responsables des rides, des problèmes articulaires, de la cataracte...
Les antioxydants servent donc à protéger les cellules et l'idée du traitement est de profiter de la capacité antioxydante de la vitamine C en l'associant au jeûne qui est lui aussi réputé pour retarder le vieillissement.
Le problème du jeûne, c'est qu'il est difficile à suivre pour les patients cancéreux, il y a un vrai risque d'épuisement.
Certains le remplacent donc par un régime alimentaire pauvre en calories qui a pour but de faire réagir les cellules comme si le corps jeûnait.
C’est d’ailleurs ce que préconisent ces travaux menés chez la souris.
Ces travaux ont fait du bruit dans la communauté scientifique car ils représentent une réelle avancée.
Le traitement tue quasiment toutes les cellules cancéreuses.

Les cellules cancéreuses porteuses d’une mutation, celles qui sont considérées comme les plus difficiles à combattre, ne résistent pas à ce traitement chez les souris.
Lorsque ces cellules sont détectées, le pronostic sur la rétablissement du cancer est assez pessimiste, ce traitement pourrait donc réellement changer les choses si son efficacité est confirmée.
Toutefois, la vitamine C est aussi parfois accusée de ralentir le traitement du cancer.
La vitamine C, amie de certaines cellules cancéreuses ?
C'est en tout cas ce que laisse penser une étude réalisée par des chercheurs chiliens.
Ils ont démontré que la vitamine C sert de "combustible" aux cellules tumorales dans plusieurs types de cancer.
Les recherches ont duré 20 ans et cette équipe scientifique de l'Université de Concepcion (sud du Chili), dirigée par la docteure Coralia Rivas, ont révélé que la vingtaine de cancers étudiés satisfont leurs importants besoins en nutriments par un recyclage de la vitamine C.
Ces résultats, parues dans la revue Free Radical Biology and Medicine, restent à prendre avec des pincettes.
L'étude de 20 cas ne permet en effet pas d'affirmer des choses de manière définitive.
Coralia Rivas, précise d'ailleurs qu'il ne faut "arrêter de prendre de la vitamine C sous aucun prétexte".
Les chercheurs expliquent ces résultats par le fait que deux formes de vitamine C coexistent dans l'organisme.
La forme oxydée (acide déshydroascorbique ou DHA) qui se retrouve en forte concentration dans les environnements oxydants autour des tumeurs, et la forme réduite (acide ascorbique, AA) qui possède les vertus antioxydantes que l'on évoquait plus haut.