Le chauffage au bois est-il écologique ?
Dernière mise à jour : 11 avr. 2022

Les chaudières à bois qui fonctionnent avec des bûches, pellets ou mixtes
sont non seulement très appréciées mais vraiment plébiscitées dans les publicités.
Cependant, compte tenu de l'urgence écologique dans laquelle nous sommes, il convient aujourd'hui de s'interroger sur l'impact environnemental de tous nos produits de consommation et, si cela est nécessaire, de changer nos habitudes.
Situation actuelle
De plus en plus de personnes s'élèvent contre le chauffage au bois car on sait depuis quelques temps qu'il est responsable d'une partie de la pollution atmosphérique.
Cette pollution vient du fait que les cheminées à foyer ouvert émettent partiellement des particules et gaz nocifs pour l’environnement et la santé.
Cela peut à première vue étonner car le chauffage au bois est considéré comme une source d'énergie renouvelable, c'est même la première source d'énergie renouvelable en France.
Seulement, les choses sont toujours complexes quand il s'agit d'énergie.
Près de 8 millions de foyers se chauffent donc au bois et ce chiffre devrait même grimper dans les années à venir car le chauffage à bois surfe sur son image "d'énergie renouvelable".
Nous allons toutefois constater tout de suite que cette manière de se chauffer peut causer bien des dégâts.
Chauffage au bois et pollution
La combustion de bois dans les foyers individuels, par le biais des chaudières, cheminées, inserts ou cuisinières, contribue considérablement aux émissions annuelles d'hydrocarbures aromatiques polycycliques en France (à hauteur de 59% précisément).
Il faut ajouter à cela les émissions de benzène, plus de trois quarts des émissions de monoxyde de carbone et une part importante des émissions de particules fines.

Ces substances sont officiellement cancérigènes, c'est donc aussi pour cette raison que beaucoup de gens sont inquiets avec les chauffages au bois, le problème n'est pas seulement environnemental.
Les particules fines sont particulièrement à surveiller car elles ne génèrent pas seulement de la pollution atmosphérique mais aussi de la population à l'intérieur de la maison.
Vous vous posez peut-être la question de savoir comment cela est possible alors que votre vendeur de chauffage préféré vous a assuré lors de votre dernière achat que votre chaudière ne pouvait pas émettre de gaz dangereux pour la santé ou pour l'environnement.
L'Ineris (Institut national de l'environnement industriel et des risques) a expliqué cela de manière très claire il y a quelques années.
Les tests en laboratoire sur les installations vendues par les constructeurs, sont réalisés dans des conditions optimales et "souvent éloignées des conditions réelles de fonctionnement".
L'intégralité de la combustion, de l'allumage au régime de braises, n'est pas compris dans ces essais.
L'émission réelle de polluants est donc très mal évaluée et on se retrouve avec un joli florilège de greenwashing.
A tel point que la Commission européenne reproche souvent à la France de dépasser les seuils de pollution autorisés, forcément dans les grandes villes mais aussi dans les vallées alpines.
Vous pouvez penser que les autres formes de chauffage ne sont pas forcément mieux et vous n'avez pas totalement tort.

Cependant, il faut tenir compte des autres gaz que l'on a évoqué plus haut et étant donné l'urgence climatique dans laquelle nous sommes, aucune émission, même la plus faible, n'est à négliger.
Il serait d'autant plus dommage de balayer la question des chauffages au bois d'un revers de la main que de très nombreuses améliorations sont possibles.
Des solutions à exploiter
Il y a des astuces simples qui peuvent vous permettent de moins polluer avec un chauffage au bois.
Il y a donc plusieurs choses qui permettent de réduire cette grosse partie des émissions selon les autorités compétentes.
La première chose est d'utiliser du bois bien sec. Brûler du bois humide fait augmenter les émissions de gaz nocifs et diminue par ailleurs le rendement de chaleur car en s’évaporant, l’eau contenue dans le bois absorbe de la chaleur.
Cela vous forcera donc à recharger le foyer plus souvent.
Le bois humide provoque en plus un encrassement plus rapide du poêle et de la cheminée.
Le bois sec qui est resté à l’abri 18 à 24 mois est donc celui qui sera le plus adapté.
Il est également recommandé d'adapter la taille de son chauffage à la surface habitée, si vous faites tourner en sous-régime, le risque de pollution est accru.
L'allumage a lui aussi son importance, il faut allumer par le haut (grosses bûches en bas, petit bois en haut) pour diminuer de 30 à 50 % les émissions.
Si vous allumez votre feu par le bas, les bûches chauffent pendant longtemps sans brûler.
Des composés gazeux qui n’ont pas l’occasion de s’enflammer sont alors libérés dans l’atmosphère inutilement.