Le danger des compléments alimentaires

Acide gras Oméga-3, cuivre, fer, zinc... Faire du sport pour de la musculation ou même pour vaincre l'arthrose est conseillé. Les protéines, minéraux, vitamines et autres oligo-éléments que l'on peut trouver dans tout un tas d'aliment semblent cependant ne plus suffire à certains. Les compléments alimentaires fleurissent donc et avec eux pleins de promesses toutes plus farfelues les unes que les autres. Nous allons essayer aujourd'hui de vous permettre d'y voir un peu plus clair pour que vous puissiez savoir si ces produits sont utiles et surtout si ils sont dangereux pour votre santé.
Situation actuelle
La consommation de compléments alimentaires a grimpé ces dernières années d’après l’enquête nationale alimentaire INCA3 passant de 20% à 29% chez les adultes et de 12% à 19% pour les enfants entre 2006-2007 et 2014-2015.
Il y a donc près de 30% des adultes français consomment un ou plusieurs compléments alimentaires en poursuivant différents objectifs (maigrir, mieux vieillir, bronzer plus efficacement, être plus en forme, plus performant au sport...).
D’un point de vue réglementaire (directive 2002/46/CE), les compléments alimentaires sont des denrées alimentaires qui ont pour but de compléter un régime alimentaire normal, qui constituent une source concentrée en nutriments ou d’autres substances, qui ont un effet nutritionnel ou physiologique (et non pas thérapeutique !) seuls ou combinés.
Les compléments alimentaires sont censés être principalement fabriqués à base de vitamines, de sels minéraux et d'antioxydants qui se présentent sous la forme de gélules, capsules ou d'ampoules.
Ce ne sont donc absolument pas des médicaments et pas vraiment des aliments non plus.
Les compléments alimentaires n’ont pas pour but de soigner à la différence des médicaments qui contiennent des substances actives à dose thérapeutique avec des propriétés curatives et/ou préventives. Contrairement aux médicaments, les fabricants des compléments alimentaires n’ont d'ailleurs aucunement besoin de prouver qu’il existe que leurs produits sont efficaces.

Ces produits n'ont également pas besoin de subir des études sur la toxicité ou une analyse de risques (ni d’essais cliniques sur l’Homme), ce qui explique qu'il existe un grand nombre de dérives. Il suffit de notifier la commercialisation d'un complément alimentaire à la DGCCRF avec l’étiquetage et la composition (ceux-ci sont toutefois soumis à des règles générales du droit alimentaire sur la pureté, les contaminants…).
La publicité permanente dans les médias et les placements de produits incessants des influenceurs nous laissent presque penser que ces produits sont devenus nécessaires pour être en bonne santé.Leur utilisation devait servir à l'origine à combler une carence due à une alimentation déséquilibrée, mais ils sont aujourd'hui souvent vendus pour leurs supposés effets minceur, anti-stress, revitalisants, bonne-mine, détox...
Cela n'est en premier lieu pas très légal car le site de l'ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation) explique clairement que :
"Le complément alimentaire n'est pas un médicament, il ne peut donc, par définition, revendiquer aucun effet thérapeutique. Par ailleurs, les allégations nutritionnelles et de santé, susceptibles d'être indiquées sur les produits, sont strictement encadrées par la réglementation européenne. A ce jour, un nombre limité d'allégations santé est autorisé."
La liste des allégations autorisées est disponible sur le site de la commission européenne, il y a de fortes chances que vos compléments alimentaires préférés ne respectent pas cette classification. La plupart des allégations de santé autorisées et prouvées dans l’Union Européenne porte sur les apports en vitamines et minéraux : les allégations telles que celles citées plus haut qui n’ont jamais été démontrés par des études scientifiques ne sont pas autorisées. La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a relevé un taux très élevé de non-conformité (80%) sur l’emploi des allégations dans la vente de compléments alimentaires en ligne.

Ils ont même retrouvé 194 allégations de santé non autorisées sur un seul site internet !
De toute manière, avant de parler des éventuels dangers, nous allons être clairs sur un point, en l'absence de pathologie ou d'indications médicales claires, une alimentation saine, équilibrée et diversifiée fournit à l'organisme tous les nutriments nécessaires à son bon fonctionnement.
La prise de compléments alimentaire est donc inutile si vous vous alimentez correctement.
Une alimentation équilibrée permet donc d'être en bonne santé, y compris l'hiver ! Certaines personnes pensent qu'elles ont besoin de faire des cures de compléments alimentaires quand il fait froid et que la susceptibilité aux virus est plus importante.
Ces compléments alimentaires sont vendus en avançant l'argument qu'ils "boostent" le système immunitaire et diminuent les risques d'infection.
En réalité, en mangeant des fruits et légumes de saison et en prenant le temps de cuisiner correctement, il est aisé de passer l'hiver sans accroc. La vitamine D présente dans les poissons gras et les œufs et la vitamine C présente dans les herbes aromatiques, les agrumes ou le chou valent mieux que quelque complément alimentaire que ce soit.
C'est la même chose l'été, les compléments alimentaires qui promettent de "protéger la peau du soleil" ou "de donner bonne mine" sont très souvent à la frontière de l'escroquerie.
A défaut de réellement protéger des UV, comme seules les crèmes solaires (sur lesquelles il faut être vigilant aussi) peuvent le faire, ces compléments alimentaires permettent de favoriser la régénération cellulaire, l'hydratation de la peau, et de protéger les cellules de la peau de l'oxydation par les radicaux libres. Des bienfaits que vous retrouvez facilement dans l'alimentation, notamment en adaptant votre alimentation l'été en intégrant des fruits et légumes d'été riches en eau (la nature est bien faite) et en buvant tout simplement plus d'eau (75% des français n'en boivent pas assez).
