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Quel lien entre viande et écologie ?

Dernière mise à jour : 10 juin 2022


vaches blanches et marrons en train de brouter dans une prairie

Quelle est la pollution générée par l'industrie de la viande ?

Faut-il manger moins de viande pour l'environnement ?

Toutes ces questions trottent dans la tête de beaucoup de gens à une époque critique d'un point de vue sanitaire et environnementale où l'on entend tout et son contraire à propos de la viande.


N'étant pas parmi les plus sensibles à la souffrance animale, je me suis pendant longtemps tenu éloigné de ces questions autour de la viande.

Nous allons tenter d'expliquer aujourd'hui pourquoi ces questions nous concernent tous au-delà de la souffrance animale.


Situation actuelle

Commençons par quelques chiffres pour nous rendre compte des conséquences néfastes qu'a l'élevage sur notre mode de vie.

La France importe chaque année plus de 2 millions de tonnes de soja en provenance du Brésil et 90% de ce soja est voué à alimenter des volailles et des porcs de l’agrobusiness, qui en engloutissent au total des millions de tonnes chaque année.


Vous me direz sûrement : quel rapport avec l'écologie ?

Le rapport est que les cultures de soja grignotent l’Amazonie, "poumon vert de la planète". Vous vous souvenez probablement des incendies qui avaient été assez médiatisés l'année dernière, on estime à plusieurs millions le nombre d’hectares de forêt qui disparaissent chaque année en Amérique du Sud à cause du soja, un nouveau record a même été battu en juin dernier.


Et au delà du fait qu'avec la forêt, ce soient les populations autochtones qui sont mises en péril, la déforestation contribue indirectement au changement climatique.

Les grandes aires boisées sont des puits de carbone qui stockent le dioxyde de carbone rejeté par les différentes activités humaines telles que les productions de matériaux ou le transport.

forêt vue d'en haut avec beaucoup d'arbres

Elles rafraîchissent l’air car sous l'effet du soleil, l'eau absorbée par les arbres s’évapore, ce qui crée de la vapeur d’eau.

Cela conduit à la formation de nuages qui génèrent de nouvelles précipitations. La déforestation vient interrompre ce processus et prive l’atmosphère de cet effet rafraîchissant, ce qui menace notre capacité à pouvoir vivre sur Terre à des températures supportables.


Les forêts emmagasinent 20 à 50 fois plus de CO2 que tout autre écosystème.

Si ces forêts sont détruites, le carbone est de nouveau libéré sous forme de gaz à effet de serre, notamment dans des situations de défrichement par le feu.

C'est donc des quantités gigantesques de CO2 qui se retrouvent rejetées dans l’atmosphère.


Un chiffre simple pour en revenir à la viande, produire un kg de bœuf équivaut à une émission de 27 kg de gaz à effet de serre (l'équivalent de 100 km en voiture).

Les forêts sont donc au cœur du combat contre le réchauffement climatique.

L’élevage prend en plus beaucoup de place.


70% de la superficie agricole totale (pâturages et terres cultivées pour la production d’aliment) est utilisée dans le but d'élever des animaux qui serviront à la nourriture humaine.

Vous vous dites peut-être que c'est un mal nécessaire, que nous sommes obligés de manger de la viande mais le fait de manger moins de viande n'a rien de nouveau en réalité.


Depuis la moitié du siècle dernier, notre consommation de viande a quasiment doublé, pour passer de 44 kg par an et par personne à plus de 85 kg, tandis que dans le même temps, notre consommation de légumineuses et de céréales a elle fortement chuté, l'accélération productiviste de notre société a donc eu beaucoup d'effet néfastes, y compris pour l'environnement (et pour notre santé).


La surproduction, ce fléau...

champ de blé avec des arbres autour sous un ciel orange

Les sols agraires souffrent eux aussi de l’intensification de la production animale.

L’industrialisation de masse perturbe l'équilibre entre l’élevage et les ressources naturelles. Dans ces usines de production de viande, il n'y a plus de lien entre l'animal et l'humain.

Les systèmes modernes reposent très majoritairement sur une alimentation achetée à l’extérieur, loin des fermes traditionnelles où la nourriture nécessaire au bétail était cultivée sur place.


Les effluents produits par l’élevage intensif polluent en plus les sols et les eaux de ruissellement à cause de la forte concentration de nitrate qui se trouve dans les selles des animaux.

Ce nitrate se retrouve ensuite dans les nappes phréatiques, puis dans nos rivières et nos océans.


La Bretagne est une région qui est particulièrement exposée avec la prolifération des algues vertes qui polluent les plages chaque année (un tout récent rapport de la cour des comptes a montré que la situation s'aggravait).

Ces algues émettent des gaz toxiques qui peuvent s'avérer mortels si on les inhale ce qui a par exemple été le cas de Thierry Morfoisse, un employé chargé de transporter les algues vertes en 2009.


Surproduction, déforestation, pollution, ce triptyque ne laisse pas de doute quant au fait que les effets secondaires de l'industrie de la viande ont des conséquences désastreuses.

Il est donc évident qu'il est nécessaire de réfléchir à notre manière de consommer de la viande et de nous adapter aux réalités auxquelles nous devons faire face.


La surproduction est un scandale écologique et cela va même au delà de la viande.

La production laitière n'est pas en reste par exemple et elle est un bon exemple pour comprendre que la manière de produire est un plus gros problème que la production elle même.